« Je vous rejoins à Saint Léger, j’ai trop envie de faire des photos »
– trop cool ! On se retrouve là bas ! Tu as des projets ?
– On verra sur place !
Voilà en substance l’échange avec Chloé et Colin qui nous a décidés à nous retrouver à Saint Léger.
L’objectif du voyage est simple : se remettre en selle aussi bien en escalade qu’en photo d’escalade.
Cela fait quelques temps que je n’avais pas fait de photos de grimpe avec la corde statique, et avant d’attaquer des gros projets durant l’été, je voulais me remettre dans le bain.
Concrètement, arriver au secteur, trouver une ligne qui donnerait de belles photographies (sans que la ligne ne soit nécessairement belle d’ailleurs), poser la corde, photographier Chloé et/ou Colin avec un bon résultat. Voilà l’objectif du voyage.
Une fois à Saint Léger, Chloé et Colin se décident à retourner à La Baleine. Un beau secteur, en forme d’arche, paradis de la grosse colonnette dans la pente, du coincé de genou, de la « conti » dans un océan de bac, entrecoupé de pas de bloc en dévers. Bref, une escalade physique et athlétique ; L’anti-style absolu de Chloé et le rêve pour Colin.
Chloé dans l’ultime pas de « Slayer » 7c
Le choix du secteur est excellent : je connais déjà le secteur, j’y ai grimpé, j’y ai un projet récalcitrant en escalade, et un projet en photographie : Le projet de photo est dans la partie droite du secteur, pleine de belles colonnettes bien dessinées, avec de belles teintes, et bien texturées.
Un dévers, de belles colonnette, un binôme plutôt BG, une bonne exposition. Pour m’y remettre, j’ai choisi la facilité : un choix qui limite les opportunités de galères, et maximise les chances de résultats.
D’un commun accord, on se laisse 4 jours de grimpe et le cinquième jour on fera les photos. Cela nous laisse tous le temps de travailler et plier les projets, et de réfléchir à ce qui nous ferait tous plaisir en terme de production de photo.
Démarre alors un rythme assez paradisiaque : On se lève, un va se baigner à la rivière, on fait du télétravail, on déjeune, on va grimper l’après-midi, on rentre tard, on rembobine et on recommence.
Chloé dans le repos de « Slayer », 7c
Au dernier jour, Colin enchaîne son projet du moment : « encéphalogramme plat » 8a, et me pose « la stat’ ».
Pendant que je remonte dessus, Chloé fait un essai dans « Slayer » 7c+. Durant la monté, je capture quelques instant de ce combat sans fin.
Chloé lutte sans fin dans « Slayer », 7c
Au tour de Colin de grimper dans « encéphalogramme plat » . Il est déjà épuisé, les cuisses rougies, les genoux râpés, un rude combat physique s’annonce pour produire ces photos tant attendues.
Pendant qu’il remonte j’ai quelques doutes : « Est-ce que j’arriverai à faire les photos que je veux ? Est-ce que le résultat sera à la hauteur du combat physique que Colin doit se farcir ? Tu es sur que tu peux le faire ? »
Colin arrive à bonne hauteur, déjà épuisé, et le plus dur reste à faire pour lui. Je n’ai qu’une seule opportunité car je sais qu’il ne fera pas une deuxième fois la séquence. Je mets les doutes dans une boite, je fais confiance à mon expérience. Colin commence à grimper la section, j’appuie sur le déclencheur avec parcimonie. Faire peu de photos, mais de bonnes photos. Chaque photo doit être bonne, car je n’aurais pas d’autre occasion de faire mieux. Tout se passe en un instant, mais je sais que le résultat est satisfaisant.
« Tu as les photos ? Car je n’y retourne pas ! Dépêche je suis mort ! »
– Souris et ce sera bon !
Un grand merci à Chloé et Colin, d’écume des parois, d’avoir servi de cobaye, une fois de plus !
Vous pouvez suivre leur pérégrination à travers le monde sur leur Instagram Écume des parois.
Superbe ! Bravo !
Merci !
Superbes photos et des cobayes plutôt coopératifs 😉 Bravo au photographe !!
Merci ! C’est vrai que ce sont de bons cobayes. Ils demandent même à redevenir des cobayes plus souvent !